vendredi 25 février 2022

 « Un Espace de l’Art ? » Un film de Robert Milin

désormais disponible en VOD voici les les liens

https://vimeo.com/ondemand/unespacedelart

ou

https://www.apres-production.com/portfolio_page/vod-un-espace-de-lart/ 






DVD DIGIPACK AVEC LIVRET DE 40 PAGES INCLUS

En avril 2010, Robert Milin est invité par la Ville de Saint-Denis dans le cadre d’un
programme de résidence d’artiste. Il s’installe pour deux ans dans le quartier classé
« difficile » de Saint-Rémy. Après plusieurs tentatives échouées d’actions artistiques dans
l’espace public, il décide de rebondir en réalisant un film.
Dans son appartement,
transformé en studio de tournage, Robert Milin invite divers interlocuteurs pour les
interroger sur le sens de l’art dans ce type d’environnement.
Avec la participation de Sylvie Blocher, Thomas Hirschhorn, Didier Marcel (artistes),
Saïd Karamani, Ahmed El Madbouh et Myriam Argano (habitants), Guy Tortosa
(critique d’art), Nathalie Viot (conseillère art contemporain, Ville de Paris), Johannes
Schaub (collectionneur), Aline Caillet (philosophe), Eric Chauvier (anthropologue),
Laurence Doupuy-Verrier (directrice des affaires culturelles, Ville de Saint-Denis),
Christophe Girard et David Proult (élus locaux).
la création contemporaine à l’oeuvre
© a.p.r.e.s éditions 2012 –– 2/3
Deux textes critiques de Eric Chauvier et Delphine Suchecki, réunis dans un livret, nous
éclairent sur la démarche de l’artiste et nous apportent un complément d’analyse sur l’enjeu
de l’art contemporain dans un tel contexte.


EXTRAITS DES TEXTES DU LIVRET
 

Delphine Suchecki
A propos de « L’Espace de l’Art ». Documentaire de Robert Milin, artiste.
En décembre 2009, Robert Milin fut invité pour une résidence d’artiste durant deux années,
dans le quartier Saint-Rémy, à Saint-Denis (93). A sa demande, il obtint un appartement sur
place. Il arriva dans une cité à l’abandon, les parties communes des bâtiments étant en très
mauvais état. L’espace extérieur était accaparé par des trafics de drogue. Les habitants
attendaient, las, car la rénovation promise traînait depuis des années. Certains partaient,
laissant des appartements vides qui étaient aussitôt scellés par de grosses plaques
métalliques soudées servant de « pare-squatt ». Placé devant ces faits, Robert Milin a eu des
doutes sur la pertinence et la priorité d’une résidence d’artiste, dans ces espaces en perdition.
Fallait-il faire de l’art ici, au lieu de réparer l’ascenseur, de nettoyer la cage d’escalier,
d’installer des jeux pour enfants ou des bancs sur les pelouses ?
Face à cette question, il me revient une oeuvre de l’artiste Anri Sala. En 2003, il avait filmé sa
ville natale, Tirana, en Albanie. Le maire, artiste de formation, avait décidé de faire repeindre
les façades de sa ville avec de grands aplats de couleur vives. Du rouge, du vert, du bleu, du
jaune, soudain appliqués sur ces immeubles, comme réponse aux gravats qui encombraient
encore la rue. Au-delà d’une documentation sur ce projet étonnant, l’oeuvre vidéo Dammi i
Colori de Sala, nous invitait à repenser le rôle de l’art et la permanence d’une certaine utopie.
Ce projet, du maire, Edi Rama, un homme politique-artiste, comme celui d’inviter, par ailleurs,
des artistes à venir dans des cités en très mauvais état, me semble soulever deux questions
principales :
– Quel sens y a-t-il à faire de l’art dans des lieux de vie de gens qui ont d’autres
préoccupations, liées à leur survie économique et sociale ?
– Comment dans ce contexte d’abandon l’artiste ne devient il pas l’instrument d’une action
demandant à l’art de faire ce que le politique peinerait à faire ?
(…)


Eric Chauvier
La dissonance de l’artiste. A propos du film « L’espace de l’Art ? »
Au mois de décembre 2009, mon ami Robert Milin découvre le quartier Saint-Rémy, dans la
ville de Saint-Denis, par le biais d’une résidence financée, entre autres, par le Conseil Général
des Hauts-de-Seine et par la ville de Saint-Denis. A l’époque, ce quartier déshérité pâtit
largement du trafic de drogue, qui jette sur ce lieu, composé de quelques barres d’immeuble,
un climat de violence, invivables à la fois pour les résidents de ce quartiers, sommés
d’endurer, de façon régulière, menaces et incivilités, mais aussi, bien entendu, pour Robert
Milin lui-même, à qui la mairie met à disposition un appartement, au neuvième étage d’une de
ces barres d’immeuble. Dans cet appartement, Robert Milin doit concevoir et peut-être
exposer une oeuvre d’art inspirée de la vie du quartier. Mais il perçoit rapidement que l’art ne
constitue pas évidence dans ce lieu qui s’apparente à une zone de non-droit. Les contacts
avec les habitants du quartier sont difficiles, ce qui s’explique en partie par leur méfiance —
qu’est ce qu’un artiste vient faire là ? — aussi par le délabrement de leur mode de vie —
comment parler à quelqu’un dans une cage d’escalier sale et en charpie ? Quelle
convivialité ? Quel « vivre-ensemble » (pour reprendre le langage de la gouvernance) y est
proposé ?
(…)
© a.p.r.e.s éditions 2012 –– 3/3
DVD DIGIPACK INCLUANT UN LIVRET
DIGIPACK DVD : Version française Sous-titres Anglais – 104 minutes
(DVD5 – PAL – Multizone – AC3 Stéréo – 4/3)
LIVRET : édition française-anglaise – 12 x 18 cm – 40 pages
Date de Parution : Avril 2012 – Tarif public TTC : 18,00 €