Vous avez réalisé un film documentaire dans le cadre d’une
résidence à Saint Denis. Il semble substituer le projet initial, à
savoir une sculpture insérée dans l’espace public. Pourriez-vous nous
parler des raisons de l’abandon de ce premier projet et des motivations
de ce film ?
En 2010 je suis arrivé à Saint Rémy, quartier difficile à Saint Denis,
dans le 93 pour une résidence de deux ans dans un appartement situé au
9e étage dune barre HLM. Je voulais alors y installer une œuvre dans
l’espace public. Mais le trafic de drogue au pied des immeubles m’en a
empêché: trop de violence. J’ai alors décidé de réaliser une œuvre,
seulement visible dans mon appartement, tout là haut, au 9ème étage du
bâtiment. J’ai calfeutré, voire même «protégé» par de grands rouleaux de
carton, une pièce du logement où j’habitais. A l’intérieur de cette
sculpture-abri j’ai installé du son: j’avais demandé à des habitants du
quartier de me décrire oralement un lieu, un paysage où ils se
sentiraient bien, à Saint Denis ou ailleurs. Cette description paysagère
par des voix murmurées dans un espace en rouleaux de carton, les
protégeant d’une violence extérieure, venait en contrepoint d’un espace
public délabré. Le public, les voisins sont venus, pas en grand nombre
mais ils se sont déplacés.
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